Diriger, animer et contrôler une entreprise est une tâche ardue indépendamment de sa taille et de sa nature, qu’il s’agisse d’une PME/TPE, d’une organisation politique ou à but non lucratif, ou encore d’une grande entreprise.Chaque structure se retrouve face à des challenges qui lui sont bien propres pour y faire face de manière efficiente.Une stratification de la fonction management s’impose, entre management stratégique et management opérationnel.
Au niveau de cet article, nous allons apprendre à faire la distinction entre les deux, en accordant un intérêt particulier au management opérationnel, et ceci en étudiant son évolution historique et les principales écoles de pensée, ainsi qu’en évoquant les meilleures pratiques dans ce domaine.
Comme préalablement mentionné, on distingue deux différents niveaux de management :
Le management stratégique, qui est l’ensemble des décisions relevant de la direction d’une entreprise l’orientant à long terme. Elles ont pour rôle de constituer le socle de sa stratégie, sa vision, sa mission et ses objectifs. Nous pouvons citer à titre d’exemple une fusion/acquisition, le lancement de nouveaux produits, la décision de conquérir de nouveaux segments d’un marché…
Le management opérationnel, quant à lui, correspond aux décisions prises au quotidien par une hiérarchie intermédiaire généralement, telle que les chefs de services, managers d’un rayon ou d’une division de l’entreprise… Ils sont une déclinaison des décisions stratégiques et doivent rester en complémentarité avec elles.Ils engagent l’entreprise à court terme mais demeurent tout aussi importants en raison de leur caractère répétitif déterminant du bon déroulement des différentes fonctions organisationnelles.
Nous pouvons classifier à titre d’exemple la mise en place d’actions promotionnelles, l’embauche d’un collaborateur ou le changement d’un showroom dans un magasin comme étant des décisions relevant du management opérationnel.
Toutefois, malgré cette stratification, la démarche ‘’Planifier, Organiser, Diriger et Contrôler’’ (PODC)du management demeure presque la même pour les deux cas de figure.Elle débute par une planification et une fixation des objectifs selon une méthode SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, temporairement définie), suivie d’une organisation des moyens, hommes et processus en fonction de ces derniers, puis vient l’étape de l’exécution, au niveau de laquelle il faut passer à l’accomplissement des différentes tâches selon les fonctions respectives de chacun.Et enfin le contrôle, qui entre dans le cadre de l’amélioration continue par le biais d’une analyse des performances clés ainsi que l’utilisation des tableaux de bord.
Les définitions et démarches que nous présentons aujourd’hui en tant que notions acquises en management opérationnel sont en effet le fruit de plus d’un siècle et demi de recherche et de développement en sciences de gestion.
Historiquement, beaucoup de chercheurs considèrent Frederick Winslow Taylor comme étant le premier véritable consultant en management, qui a fondé aux côtés d’Henry Ford & d’Henri Fayol l’école classique.Parmi les principes et les idées phares de cette dernière, nous pouvons citer l’organisation scientifique du travail, la standardisation, le travail à la chaîne, etc.
Ces méthodes, bien qu’ayant fait leurs preuves en augmentant considérablement la productivité des usines et leur rentabilité, n’ont vu en un travailleur qu’un simple moyen et non une ressource en laquelle l’organisation pourrait investir.Ainsi naquit avec Elton Mayo l’école des relations humaines qui met en exergue les besoins hiérarchisés des individus au travail qui, une fois satisfaits, assurent une adhésion des collaborateurs aux objectifs qu’ils s’approprient et une amélioration de leur productivité personnelle.Les besoins en question sont détaillés par Abraham Maslow au niveau de sa fameuse pyramide.
Cependant, si l’on reproche à l’école classique d’avoir ignoré les différences individuelles et l’influence du groupe sur les structures organisationnelles, l’école des relations humaine a, à son tour, omis d’accorder suffisamment d’importance à l’entreprise elle-même, conséquence de quoi est née l’école moderne du management qui utilise des méthodes quantitatives pour résoudre les problèmes et tient compte de l’influence de la technologie, de la taille de l’entreprise et de son environnement sur elle.Parmi les principaux leaders de pensée de ce courant, on trouve Peter Drucker, Lee Iacocca, Douglas McGregor, TaiichiŌno…
L’école moderne comporte quelques-unes des meilleures pratiques du management opérationnel, dont nous pouvons citer la philosophie Kaizen, signifiant « amélioration continue », qui implique une réorientation de la culture d’entreprise par le biais d’une implication active de toutes les parties prenantes au changement, ainsi qu’un encouragement et une récompense de la productivité et la prise d’initiative afin d’optimiser les délais, la qualité et les conditions de travail. De ce modèle découlent plusieurs méthodologies (5S, Six Sigma, Juste-à-temps, Kanban, Lean management…) qui ont fait du Japon une puissance technologique et industrielle après la Seconde guerre mondiale et qui en font aujourd’hui un exemple à suivre…
Finalement, quoi de mieux pour conclure cet article qu’une citation du célèbre écrivain, poète, aviateur et reporter français Antoine de Saint-Exupéry qui, en l’espace de quelques phrases, a su mettre en exergue ce que le management opérationnel a de mieux à offrir lorsqu’il dit :
« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour leur expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. ».