Dans le chapitre 11 de l’ouvrage « Homo Deus : Une brève histoire du futur », l’historien et auteur Yuval Noah Harari nous fait la description d’un monde où l’information est le bien le plus précieux qui puisse exister et d’une philosophie qu’il appelle « dataïsme », stipulant que la valeur de toute chose est liée à sa contribution au traitement du volume vaste de données que produit l’univers chaque jour.Une croyance qui énoncerait que l’homme ne peut assimiler à lui seul l’immense quantité d’inputs qui l’entourent, d’où la nécessité de la mise en place de systèmes intelligents administrés par des humains, aptes à traiter et analyser efficacement les informations pour améliorer la prise de décision.
Les entreprises ayant compris ces enjeux des décennies à l’avance se sont engagées l’une après l’autre dans une course frénétique vers l’adoption des solutions informatiques les plus performantes et les plus spécialisées en matière d’analyse des données de chaque département.C’est donc dans un contexte caractérisé par de profondes mutations processuelles inter-secteurs, ainsi qu’une émergence continue de dilemmes, que la pratique du management des systèmes d’information a vu le jour.Dans la trame de cet article, nous nous y intéresserons et essaierons de mieux la découvrir ensemble.
En guise de préambule, définissons le management des systèmes d’information.
Entre feedback des clients, communication interne ou financière, bilans de campagnes marketing, état du stock ou de l’approvisionnement, analyse de concurrence… l’entreprise émet au quotidien un volume conséquent d’insights qu’elle est amenée à mémoriser pour prendre les bonnes décisions ou simplement garder une traçabilité pour les rediffuser en cas de besoin afin de l’accompagner en ce sens.On parle alors du management des systèmes d’information comme métier ou fonction de l’entreprise, relevant des sciences de gestion, qui consiste à gérer l’évolution de l’ensemble des ressources permettant de collecter, stocker et traiter les données, aussi appelées SI (système d’information), et les rendre accessibles tout en veillant à leur sécurité.
Bien que l’aspect technique y demeure une partie intégrante, le management des systèmes d’information est apparu avant les débuts de l’informatique. À titre d’exemple, une archive d’un magasin datant du 19e siècle comportant des documents classés et étiquetés peut être considérée comme système d’information bien qu’il soit traditionnel.Toutefois,depuis les débuts de la micro-informatique, vers les années 1980, ce domaine a connu une évolution constante et continue et a fini par trouver plusieurs champs d’application et jouir d’une plus grande importance au sein de l’entreprise.
Ainsi, la nécessité de préparer des cadres compétents spécialisés en ce métier est devenue une évidence, c’est pourquoi plusieurs écoles de commerce et d’ingénierie se sont alignées sur les besoins du marché en offrant une formation BAC+5 ou encore un master spécialisé en management des systèmes d’information (MSI).
Le cursus universitaire des étudiants s’articule donc autour de deux principaux piliers : le management par le biais des cours, tels que les techniques de gestion d’entreprise, l’audit et le contrôle, ainsi que des modules de soft skills et de développement personnel, mais aussi les technologies de l’information à travers l’étude de sujets, tels que la gestion des bases de données, la big data, les mathématiques et informatique appliquées à la gestion d’entreprise, etc.
À l’issue d’un diplôme en management des systèmes d’information, de nombreux postes sont accessibles aux profils juniors, parmi lesquels nous pouvons citer : ingénieur systèmes et réseaux, chef de projet informatique, chef de produit technique, consultant technique, etc.
Afin de pouvoir bien exercer, en plus d’une formation adéquate, plusieurs compétences et aptitudes sont requises,notamment la rigueur, la patience, la persévérance, la réactivité, ainsi qu’une bonne connaissance et une passion pour les nouvelles technologies de l’information.
Afin de mener les idées évoquées à terme, il nous est possible de rappeler qu’une comparaison ingénieuse entre le monde dans lequel nous vivons et celui que Yuval Noah Harari décrit dans Homo Deus nous apprendrait que l’un n’est pas si loin que nous prétendons le croire de l’autre.
La ressource la plus prisée n’est plus le pétrole, mais la data.Les plus grandes entreprises du monde sont les géants de la high-tech de la Silicon Valley, dont le principal patrimoine est l’information qu’ils collectent, stockent et utilisent.
Ainsi, il nous est possible de conclure que le manager des systèmes d’information est un métier d’avenir qui offre plusieurs opportunités d’emploi pour un jeune lauréat en quête d’accomplissement professionnel et qui mérite donc d’être envisagé comme potentiel choix de carrière.